Jean Rolin's Savannah is an elegy of sorts to his close friend British fashion
photographer, Kate Barry, retracing the trip they took together through the
American South. Rolin's immense descriptive talent, his minute topographical
detail, and his poetic, documentary writing come together in a work that looks
as much to keep death at a distance as to confront it directly.
This first-person narrative offers an intimate glimpse into the experiences of the Christian minority in Palestine, highlighting their daily struggles, cultural heritage, and the impact of political tensions on their community. Through personal stories and reflections, the author sheds light on the resilience and faith of individuals navigating a complex socio-political landscape, while also emphasizing the rich traditions and identity that define their existence amidst adversity.
Rolin hat einen Sinn für das Poetische im Alltäglichen, der ihn neben W. G. Sebald stellt. Für Monate hat sich der Journalist und Romancier Jean Rolin in den billigen Kreditkartenhotels einquartiert, die den Pariser Autobahnring Périphérique säumen. Er sondiert sein Terrain wie ein General das Gelände vor der Schlacht, steigt zu den Boulevards hinab und begegnet auf seinen Streifzügen zwischen Boulevard Ney und Périphérique den Menschen, die den nordöstlichen Stadtrand von Paris bevölkern und in diesem „Zwischenreich“ zu Hause sind: Außenseiter, Clochards, Fixer, afrikanische und osteuropäische Prostituierte. Er hat dabei Bilder aus dem Leben Michel Neys im Kopf, jenes Marschalls deutscher Herkunft, dem der Boulevard seinen Namen verdankt und den Napoleon einst als den „Tapfersten der Tapferen“ rühmte. Aber nicht weniger heldenhaft und tragisch sind die Geschichten von heute, die Rolin von seinen Streifzügen mitbringt - die des Rollstuhlfahrers Cerbère, der im Brückenpfeiler der Stadtautobahn haust, des Ex- Offiziers Lito, Wachmann bei McDonald's, der aus Kabilas Truppen desertierte, oder der bulgarischen Prostituierten Ginka, die, von Messerstichen zerfetzt, auf der Böschung der Rue de la Clôture liegt. Voller Empathie, mit einem Hauch von Bitterkeit, aber ohne Zynismus erzählt, fügt sich das Kaleidoskop dieser unspektakulären Lebensgeschichten zu einem Roman des Lebens.
In einem turkmenischen Dorf am Kaspischen Meer entgeht er nur knapp einem Angriff verwilderter Hunde. Ein traumatisches Erlebnis und Grund genug für den unermüdlich reisenden Jean Rolin, weltweit ihren Spuren nachzugehen. Er stößt überall auf sie, auf den Mülldeponien Kairos, in Vorortgassen Moskaus oder auf der Plaza Garcia Bravo in Mexiko-Stadt. Abgemagert bis auf die Knochen, falbenfarbig, gelb und verschmutzt, sich tagsüber versteckend, nachts jagend, Straßenhunde im Gefolge der Bettler, leben sie, wo die Waffen sprechen, wo Hunger und Elend herrschen, in Ruinenstädten, auf Friedhöfen oder industriellen Brachen. Bei seinen Recherchen stößt Rolin auch auf die Spur, die sie in der Literatur hinterließen: Bei Homer fressen sie in der Ilias die Leichen auf den Schlachtfeldern, Flaubert jagt sie in Ägypten, Malaparte und Wassili Grossman berichten von ausgehungerten, von den Russen dressierten Meuten, die, eine Sprengladung mit Stahlantenne auf den Rücken geschnallt, unter die deutschen Panzer liefen.
Unissant le golfe Persique a la mer d'Arabie, le détroit d'Ormuz voit
transiter une part importante du pétrole et du gaz irrigant l'économie
mondiale. De temps a autre, l'Iran menace de le bloquer, cependant que les
États-Unis y font défiler leurs navires de guerre. En gros, c'est ce que l'on
désigne comme une zone de tensions, et comme un enjeu stratégique. Or Wax, un
personnage aux contours indécis, a formé malgré tout le projet de le traverser
a la nage. Y parviendra-t-il, avec l'aide du narrateur et en dépit de
difficultés innombrables, ou bien va-t-il plutôt se noyer dans le détroit,
pour finir?
Un soir nous étions installés tous les trois, bien lestés d'alcool et de
toxiques divers, devant l'entrée de l'habitat rupestre. Le gueux s'éloigna
pour procéder a l'inspection de quelque chose qui clochait avec sa voiture.
Sally me fit entrer dans la maison, m'y prodigua des marques d'affection,
attira mon attention sur une carabine Winchester posée sur le manteau de la
cheminée. Elle m'invita a vérifier qu'elle était en ordre de marche.
Incapable, comme on l'a vu, de résister a ses injonctions, et conscient
toutefois de ce qu'impliquait presque nécessairement cet enchaînement de
gestes, j'actionnai la poignée qui caractérise ce type d'armes et fis monter
une balle dans le canon. Jamais Sally ne m'avait couvé d'un regard aussi
tendre. Pendant que je m'employais a ces préparatifs, le transistor qui
grésillait dans un coin de la piece annonça la chute de Saigon, et cela me fit
autant d'effet que s'il s'était agi du résultat d'un match de football.
Faut-il prendre au sérieux les menaces d’enlevement qu’un groupuscule
islamiste fait peser sur la chanteuse Britney Spears? Les services français
(les meilleurs du monde) pensent que oui. Certes, l’agent qu’ils enverront a
Los Angeles pour suivre cette affaire présente quelques handicaps – il ne sait
pas conduire, fume dans les lieux publics, ignore presque tout du show-
business et manifeste une tendance a la mélancolie –, mais il fera de son
mieux pour les surmonter, consultant les sites spécialisés, s’accointant avec
des paparazzis, fréquentant les boutiques de Rodeo Drive ou les bars de Sunset
Boulevard, jusqu’a devenir un spécialiste incontesté tant de Britney elle-meme
que des transports en commun de Los Angeles. Il n’en échouera pas moins dans
sa mission, et c’est de son exil au Tadjikistan qu’il nous adresse ce récit
désabusé et hilarant de ses mésaventures en Californie.
Il soufflait un léger vent, des joggers couraient, torse nu pour certains, des trottinettes et des vélos s’efforçaient de les éviter, et deux filles assez belles, me sembla-t-il, se partageaient sur le quai une pizza, l’une d’elles assise de telle sorte que je la crus tout d’abord unijambiste, éprouvant de ce fait un élan de pitié dont je me retrouvai embarrassé par la suite.Bientôt un fin croissant de lune s’éleva au-dessus de Bezons, dans un ciel où se diluaient les teintes excessives du couchant.
En 1987, Jean Rolin parcourt l'Afrique australe, de Dar es-Salam à Capetown, à travers les pays que réunit, du moins en théorie, leur opposition au régime d'apartheid. Au fil de ses tribulations, certaines rencontres l'enrichissent : Robert, un révolutionnaire au bout du rouleau, expatrié à Zanzibar ; Ned et Joan, fermiers blancs cloîtrés au Zimbabwe derrière leur enceinte grillagée, ou encore une prostituée indienne " semi-divine " de Durban, qu'il rêve d'arracher à son sort. D'autres le mettent en rage, telle cette " Carabosse envuitonnée " qui lui gâche le panorama des chutes Victoria. Et puis il y a les décors, qui le transportent : le vert affolant d'une plantation de thé, le chaos urbain, les chants d'oiseaux dans la nuit africaine...
" Venant de Slavonie, ayant franchi la Save à hauteur de Bosanski Samac, la première difficulté que nous ayons rencontrée ce fut à la sortie de Kakanj, au pied de la centrale thermique qui se dresse sur le côté gauche de la route, un barrage de miliciens dont il 'était pas facile de déterminer l'obédience. Après avoir fouillé la voiture, ils nous taxèrent d'un peu d'argent et de quelques paquets de cigarettes. Ils avaient l'air heureux, sinon vraiment de bonne humeur : c'était le début de la guerre, il faisait beau, les pertes étaient encore limitées de part et d'autre, et tout neuf le plaisir de porter des armes et de s'en servir pour imposer sa loi, terroriser les civils, abuser des filles, enfin jouir gratuitement de toutes ces choses si longues et si coûteuses à se procurer en temps de paix, quand il faut travailler, et encore, pour les obtenir. "