François Ruffin retrace le parcours de l'enfant prodige de la bourgeoisie d'Amiens, qui choisit Paris, l'Ena, la commission Attali sous Sarkozy, la banque d'affaires, rejoint l'Elysée du temps de François Hollande, puis se lance dans la course à la présidence de la République. Il met en lumière les choix du chef de l'Etat, les protections qu'il sollicite, ses relations incestueuses avec les patrons de médias et les grandes fortunes (qui sont souvent les mêmes). En contrepoint, François Ruffin se raconte aussi?: son mal-être de jeune homme qui rêve de "?sauter les grilles?" du lycée, le refus de faire carrière après le Centre de formation des journalistes, le choix de pratiquer un journalisme dissident ("?Là-bas si j'y suis?", Fakir), le film Merci patron?! et l'aventure de la députation, dans l'aspiration de la France insoumise. Il raconte ses rencontres avec ces Français qui comptent en euros, voire en centimes, il partage avec les lecteurs son engagement de tous les instants, jusqu'à l'austérité.
François Ruffin Books
François Ruffin is a journalist, essayist, documentary filmmaker, and French politician. His work often delves into themes of social inequality and power structures. Through his explorations of everyday lives and struggles, he uncovers the hidden mechanisms of society. Ruffin's writings offer a penetrating look into contemporary France and its challenges.



C'est pas rien, l'Europe. Elle surveille nos déficits et contrôle nos budgets. Elle gère notre monnaie. Elle en appelle à la "compétitivité" et à la "modération salariale". Mais autant on surveille l'Elysée, autant la Commission, rien que d'y songer ça nous fait bailler : comment s'informer sur ce machin qui, à deux heures en Thalys de Paris, nous paraît si lointain ? Pour s'informer sur l'Europe, on a donc fait du tourisme. On a visité le "quartier européen", un kilomètre carré, environ. On a flâné parmi ces bâtiments aux vitres teintées, ces grandes esplanades. Et à se balader entre les tours, on découvre d'autres détails, qui peuvent nous servir de symboles. C'est une plaque d'amitié, devant l'entrée du Parlement, entre les lobbies et les députés européens. C'est une statue portant un euro à bout de bras. C'est un portrait géant de Jacques Delors. Et puis, on est entrés dans les tours, on a discuté avec les "décideurs", fonctionnaires, élus, lobbyistes, syndicalistes, comme ça, en reporter qui baguenaude. Et s'affiche tranquillement la fusion, la confusion, de la politique avec la finance. C'est à cette promenade que le lecteur est invité. Une excursion dans la capitale de l'Europe. Mais qui est aussi, surtout, une incursion dans les têtes de ceux qui la font.
Pauvres actionnaires !
Quarante ans de discours économique du Front national passés au crible. Suivi d'un entretien avec Emmanuel Todd
- 128 pages
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"Pauvres actionnaires !". C'est sans ironie que, en 1986, les dputs Front national lanaient ce cri d'alarme. Jean-Marie Le Pen s'autoproclamait alors le "Reagan franais", adepte d'une "rvolution fiscale" qui supprimerait l'impt sur le revenu, pourfendeur de "l'tat Kapo" et des "perversions de l'tatisme". Sa fille Marine Le Pen raconte aujourd'hui le contraire et s'en prend "aux marchs financiers, aux milliardaires qui dtricotent notre industrie et jettent des millions d'hommes et de femmes de notre pays dans le chmage, la prcarit et la misre. Oui, il faut en finir avec le rgne de l'argent-roi". Depuis quand, se demande Franois Ruffin, un peu embt, depuis quand le Front national cause comme a, un peu comme lui Qu'est-ce qui relve de l'imposture, ou du vernis social Qu'est-ce qui, l'inverse, est profondment ancr dans le discours du FN Pour y rpondre, l'auteur a plong dans quatre dcennies de littrature frontiste. Citant les professions de foi et les tracts du FN depuis sa fondation, il passe les thmes en revue : "Etat", "impts", "service public", "entreprise", "Europe", "mondialisation", "ingalits". Une recherche mene sans hystrie ni complaisance.