Le Noir et le Blanc au Surréel

A travers la puissance de son regard, Tom Ray nous fait réfléchir sur nous-même et sur les raisons pour lesquelles certaines de ses images nous touchent tout particulièrement. L’interaction entre celui qui expose ses photos et ceux qui les regardent est mystérieuse et différente pour chacun. Dans son livre, Tom Ray expose la force des contrastes qui rappelle la violence du monde, entrecoupée par la poésie du surréalisme, la beauté des paysages et des scènes urbaines nocturnes, la force des architectures, et la liberté des corps, qu’ils exultent ou soient contraints par les cordes. Pour faire ressortir ce qu’il souhaite de la réalité, le photographe doit d’abord savoir qui il est, ses photos n’étant pas autre chose que la manifestation de sa réalité intérieure. Savoir qui on est prend une vie, c’est pourquoi il est tellement éclairant de suivre l’évolution de l’œuvre du photographe, des photos exprimant ce qu’il est déjà à celles qui montrent ce qu’il est en train de devenir. Pour le psychanalyste, collectionner des images est pulsionnel. Il traduit les sursauts de la pulsion de vie face à l’angoisse du vide que suscite la pulsion de mort. La photographie me captive, lorsqu’elle dispense des émotions profondes, des informations, le désir de reconnaître, et le plaisir de regarder. Et sans doute aussi parce qu’elle me permet de tromper un peu la mort. On retrouve la pulsion psychanalytique. C’est décidément le moment d’en finir et de me taire ! Et de vous laisser à votre propre interprétation de ce que vous venez de voir. Sylvaine Torche